

Géopolitique- Sciences Humaines - Aventures
Journal de Lys litt le 17/05/2021
"(...)Ce que je veux, si je conclus, c’est créer. Pourquoi ? Pour ne pas m’embourber dans la vase encarcelante. L’art, je le crois fortement, par sa force, reste apolitique. Une toile est carrée, elle ne rentre pas dans le cercle. Je me sens similaire à une toile et j’aime ça. L’art est la création même. Il y a, dans la création, les marques de l’imagination. L’imagination, c’est cette possession impossédée de l’esprit. Cet oiseau furtif, mystique, mystérieux. Le mythe d’Orphée nous fait voir la poésie lyrique comme procédant directement des Dieux. Je crois que, plus largement, l’imagination procède elle même du divin. Le divin me parait être, dans son acception la plus large, cette attirance de l’être vers un au-delà de lui même, le poussant vers l’évolution, vers le perfectionnement de lui même, de manière instinctive c’est à dire insaisissable. L’art, alors divin, échappe à l’arraisonnement, il peut être réfléchi, théorisé, mais s’il est fascinant c’est précisément car il est limité dans sa compréhension. Il m’a toujours semblé étrange d’avoir cette impression d’extasie, d’absence de frontières entre le « moi » et le monde face à une oeuvre d’art. Maintenant ce que je comprends c’est qu’on ne peut tout comprendre et là apparait toute la beauté inhérente à la vie humaine. L’être ne peut tout saisir, il n’est pas tout puissant. N’étant pas tout puissant il se trouve au milieu de la danse des éléments, du monde. Ne pouvant tout rationaliser, il croit au mystère. Ne pouvant tout comprendre, il a la foi.
Ma foi puise sa source dans l’immensité, dans l’innommable, dans l’intarissable, et, chaque oeuvre d’art nourrit ma foi."